Je suis passionnée… et émotive. J’ai beaucoup de difficulté à camoufler mes émotions, qu’elles soient positives ou non. Du plus loin que je me souvienne, on m’a toujours dit que tout me « paraissait dans la face »! C’est bien. Ça m’évite parfois d’avoir à donner une tonne d’explications. Quand je ne suis pas impressionnée par quelqu’un, à moins qu’il soit VRAIMENT con, il le sait sans que j’aie à lever le petit doigt… ou ouvrir la bouche. Pas très « politiquement correct », mais efficace. Même chose quand c’est le temps de discipliner les filles. Un seul regard et elles savent à quoi s’en tenir.
Cette fonctionnalité, qui m’évite d’avoir à reprendre les filles en public ou d’humilier verbalement un imbécile, me cause aussi des ennuis… par exemple, lors de cérémonie émouvante. Hé oui, je n’ai pas seulement « un regard qui tue », j’ai aussi la larme facile…
Hier matin, j’ai assisté à la cérémonie du jour du Souvenir qui se tenait à l’école de nos filles. Je savais que ce serait un moment émotif. Je pleure en regardant Oprah… qu’une femme reçoive une voiture en cadeau ou que des parents perdent leurs enfants dans une tragédie routière! Après 50 visionnements, je pleure encore quand Toothless cache Hiccup sous son aile après une chute vertigineuse… et, oui, j’ai pleuré comme un bébé à la fin du film The Lorax.
Alors, imaginez-moi pendant une cérémonie du Souvenir! Qui débute avec 500 personnes qui chantent Ô Canada à capella (première larme). Suivi de 5 enfants qui récite In Flanders Field (deuxième et troisième larmes). Suivi d’un montage photographique émouvant, d’une adolescente à la voix extraordinaire, et d’un poème.
Pendant plus d’une demie heure, j’ai éviter le débordement en chantant dans ma tête The weels on the bus go round and round, et en me concentrant sur ma liste d’épicerie (Nutella, clémentines, Skittles, lait). Je suis presque arrivée à prendre une grande respiration sans trembler! Mais, merci monsieur le directeur, il nous a garroché le vidéo A Pittance of Time de Terry Kelly! Suivi du témoignage d’une maman, militaire, qui a perdu des confrères en Afghanistan.
J’ai vite arrêté de compter les larmes, mais heureusement, elles étaient discrètes. Jusqu’à ce que mon Guerrier lui serre la main au moment où elle retournait s’assoir, et qu’elle se jette dans ses bras en pleurant!! Pffffffft! J’étais faite! Si j’arrive à me contenir de peine et de misère quand tout le monde reste froid, oubliez ça si quelqu’un sanglote à côté de moi!
Avant de retourner chercher les filles à l’école, en fin de journée, j’avais l’impression d’avoir été la seule à ne pouvoir contenir mes émotions. Heureusement, une autre maman m’a rassurée : elle aussi a commencé à pleurer au moment de chanter Ô Canada! Fiou!
Et on remet ça dimanche…
*soupir*
Vous avez des trucs pour contenir vos émotions? Ou je suis une cause irrécupérable…?
Peut-être que si je regarde ce vidéo en boucle, je vais m’endurcir?
A Pittance of Time by Terry Kelly