Une princesse et son puits artésien

En déménageant en Nouvelle-Écosse, nous avons découvert la vie avec un puits et une fosse septique. C’est pas simple ! C’est un mixte entre le camping et l’entretien d’une piscine. Il faut surtout ménager l’eau (gérer le lavage et les douches !), mais aussi surveiller la pression de notre pompe, désinfecter le puits annuellement, « nourrir » notre fosse, prendre soin de ses bactéries et lui éviter une indigestion.

Et on apprend sur le tas…

Lundi soir, l’eau s’est brusquement arrêtée ! Audrey préparait son bain quand j’ai entendu un hurlement : « QUI JOUE AVEC L’EAU?!? J’AI PU D’EAU POUR MON BAIN!!! ». Personne ne « jouait » avec l’eau, mais il n’y en avait plus une goutte !

Jusqu’à présent, tout ce que je connaissais de notre puits c’était son allure peu romantique et son système de filtration… (oui parce que notre eau contient assez d’arsenic pour finir par tuer quelqu’un !).

Une princesse et son puits artésien

J’ai donc appris en fouillant dans les notes de l’ancien propriétaire qu’il fallait vérifier la pression de la pompe deux fois par année, et donner un bain de chlore à notre puits 2 fois par année (information ensuite corrigée par les installateurs : un bain annuel est suffisant !). Oups!! Pour le reste : mystère total. Je ne pouvais même pas identifier les pièces qui appartenaient au puits ! Et on appelle qui ? Un électricien ? Un plombier ? L’installateur de la pompe ? Un voisin ?

Nous avons commencé par un voisin, papa de l’amie d’Audrey. Il nous a très gentiment appris les rudiments du fonctionnement d’un puits, les problèmes potentiels, quoi faire pour nous dépanner. Merci mon Dieu pour la gentillesse des gens de la Nouvelle-Écosse! Malheureusement, mardi matin nous n’avions toujours pas d’eau dans les robinets même si le puits semblait plein. Solution : téléphoner à la compagnie qui heureusement offre un service très rapide et en français ! Diagnostic final : un câble coupé à la base de la pompe.

La pompe du puits artésien de la princesse

Mardi 15 h (soit moins de 24 h après la catastrophe), nous avions de l’eau, une facture pas trop salée et toutes les informations nécessaires pour bien prendre soin de notre « bébé ». Tout le monde pouvait ENFIN se laver et flusher les toilettes ! Quel soulagement! 

Gérer notre fosse, c’est une autre histoire…

En raison du sol très rocailleux, la majorité de la Nouvelle-Écosse fonctionne avec des puits et des fosses septiques. Nombreux sont donc ceux qui peuvent nous conseiller sur la gestion de notre réservoir à merde. Malheureusement, ils n’ont pas tous les mêmes habitudes : certains en prennent grand soin alors que d’autres se contentent de la vider plus souvent. Nous avons opté pour un compromis : en prendre soin sans trop brimer mes caprices de princesse (du genre : minimum d’une douche quotidienne, parfois un peu longue ! Les douches de marin je les réserve pour le camping… en cas d’extrême urgence.)

La première chose que j’ai retenue des différents conseils que nous avons reçus, c’est de donner un nom à notre fosse. Quelle excellente idée ! Comme nous devons en prendre soin comme un p’tit animal, aussi bien lui donner une personnalité ! Ma première suggestion, Cookie Monster, fut modifiée par Sofia pour : Poopi Monster! Approprié quand on considère de quoi elle se nourrit… !

Ensuite, il y a toute la gestion de ce qu’on lui donne à manger : ça prend des bactéries en santé qu’il faut nourrir régulièrement. Donc pas de javellisant ou de produits toxiques pour le lavage, car elles seraient automatiquement détruites. Si nos petites bibittes ne sont pas en santé, ou insuffisantes, nous devons leur donner de la nourriture spéciale (en capsule ou recette maison) pour les revigorer. À la limite, nous pouvons aussi en injecter de nouvelles. Il faut aussi faire attention à ce que l’on jette dans les toilettes, la sorte de papier utilisé et surtout ne rien flusher de non biodégradable (Pas de tampon non plus, même s’ils portent la mention biodégradable… Super agréable ! J’ai presque hâte d’être ménopausée !).

Finalement, il y a la quantité d’eau qu’on lui donne à boire… l’utilisation de celle-ci se gère en coexistence avec le puits : elle doit être continue, mais pas en grande quantité. Donc fini les journées de 10 brassées de lavage ou les nombreuses douches. Et pas question de les prendre les 4 le matin! Sinon, pression excessive sur tout l’équipement et risque de noyer nos bibittes ! Arghhhhh! Au moins, je n’ai pas à gérer l’heure du lavage comme en Ontario!! 

Si les filles sont très heureuses de se sauver d’un bain à l’occasion, je fais déjà un sacrifice en ne prenant qu’une douche par jour ! Difficile pour moi de réduire encore… Et je refuse d’utiliser du papier de toilette à un pli!!! De son côté, notre petite chérie qui change de vêtements trois fois par jour en mettant tout « au lavage » même après 1 heure d’utilisation, doit maintenant accepter de ranger ses pantalons plutôt que de les garrocher dans le panier !

Toute la famille s’adapte ! Nous ne pourrons pas attendre 4 ou 5 ans avant de vider notre Poopi Monster, mais j’ose espérer que nous ne l’avons pas encore tué ! Et ce nouveau mode de vie nous amène à faire encore plus de choix écologiques. Nous modifions nos habitudes et mettons en place des systèmes d’appoints. Comme des contenants de récupération d’eau de pluie… entre autre, pour se laver les mains la prochaine fois que le puits arrêtera de fonctionner! 

Lyne
Maman, spécialiste en finances personnelles, blogueuse.

2 Comments

  1. Oh boy! Chapeau! C’est compliqué, tout ça! Et tu nous en fais un excellent résumé! 🙂

    1. Merci! Au moins, l’utilisation est simple, comme un branchement au système de la ville, contrairement au système d’une copine où il faut « activer » la pompe avant d’utiliser les toilettes! o.O

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